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Vendor
Liepman Literary Agency
Marc Koralnik
Original language
French

LA DIRECTION DE L'ABSENT

Ruth Zylberman

30 années, c'est peu ou c'est beaucoup ? La narratrice est née près de trente ans après la guerre, trente ans après la déportation de sa mère. Pensant un temps être épargnée par le poids de cette mémoire traumatique, elle apprend à lire l'Histoire, la zone grise dont elle est issue, sur les visages familiers du cercle familial mais aussi sur les façades des immeubles parisiens, guidée par des sentinelles du temps perdu rencontrées au gré de ses déambulations frénétiques. L'Histoire, même la plus tragique, c'est une belle histoire dont elle s'empare, dont elle pare son quotidien dans la France des années 1990-2000 mais c'est aussi une mémoire organique qui vient malgré soi habiter, modeler le corps et l'esprit comme le feraient des particules radioactives continuant de modifier un paysage longtemps après une explosion nucléaire. Entre Paris et Varsovie, topographies réelles et rêvées, la narratrice exerce sa faculté à aller et descendre dans les couloirs du temps : allers-retours entre présent et passé, entre passé et présent. Dans ces couloirs, elle est accompagnée par sa mère Perla, par les sentinelles qui explorent comme elle, les moindres recoins de Paris, par la figure aussi, du père de sa mère, le bel Ovadia, disparu (à Bergen-Belsen en Allemagne, ou plus tôt en Pologne, on l'ignore). Les allers-retours sont aussi géographiques, loin de Paris. En Allemagne, où elle effectue une visite tragi-comique sur les traces d'Ovadia. A Varsovie également où, au cours du tournage d'un film, elle tente, comme elle peut, de meubler, d'habiter, de donner forme à l'intervalle du temps écoulé entre la guerre et le temps d'aujourd'hui. Dans cette quête, elle est protégée par un homme, Daniel, dont l'amour a construit autour d'elle comme un bunker la mettant à l'abri du mal extrême qui l'obsède. Mais la rencontre de Jan, un drôle de bonhomme, va faire exploser les murs du bunker et mettre la narratrice aux prises avec le vif, le douloureux d'un lien amoureux où se nouent le présent du désir et une mémoire imaginaire partagée. Comme il se doit, la narratrice perdra les deux hommes et avec eux la possibilité de l'amour et de la protection inconditionnels. Seule, friable, terrifiée, comme à découvert désormais face aux radiations du passé, elle n'a plus d'autres possibilités que de le laisser parler par sa bouche, de se laisser habiter par lui. Car le passé ne passe pas, il se transforme, se transmet peut-être, avant de disparaître comme s'éteignent finalement les phénomènes naturels même les plus exceptionnels.
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Published 2015-04-01 by Christian Bourgois Editeur

Comments

"La Direction de l'absent est aussi l'enquête, la poursuite, le questionnement. Ruth Zylberman emploie la langue. Sombre et superbe poésie. À la fois maîtrisée, ivre et mesurée, sa voix rend comme un hommage à tous les déportés. Elle est comme une parole soudainement déliée, consciente, déployée. Le poids d'un passé sombre, englouti et sans cesse resurgi. La vie derrière l'horreur, et son aspiration, d'une éclatante, irrésistible beauté."

"(...) Ruth Zylberman signe un très beau récit sur ce qui part et ce qui reste, sur les rues de Paris et les fosses communes de Bergen-Belsen "